Mercredi 22 janvier, les forces de l’ordre, sur ordre préfectoral, sont entrées dans le collège Paul Verlaine de Maizières-lès-Metz pour procéder à l’interpellation d’une élève originaire du Burkina Faso afin de la conduire à la frontière belge.
La direction a autorisé les gendarmes à pénétrer dans l’établissement au sujet de cette élève, sans en connaître leurs intentions précises. L’élève a été retirée de sa classe et il lui a été annoncé qu’elle et sa famille étaient en situation irrégulière et qu’ils allaient être expulsés du territoire français. Sa maman et son petit frère venaient d’être interpellés au foyer où ils résidaient, le garçonnet a d’ailleurs fait un malaise qui a nécessité l’intervention des sapeurs-pompiers.
Cette interpellation, qui a eu lieu sous les yeux de personnels AED et de ses camarades en pleurs, a laissé ces derniers dans un profond désarroi. Toute la communauté éducative du collège est profondément choquée et dénonce avec la plus grande fermeté ces méthodes brutales.
L’École n’est pas le lieu d’une arrestation ; ce fait est énoncé sans ambiguïté par le Ministère de l’Intérieur dans sa circulaire du 19 octobre 2013 qui interdit formellement l’intervention des forces de police et de gendarmerie dans le cadre scolaire lors du déroulement de procédures d’éloignement. L’école est un sanctuaire, tous les élèves doivent pouvoir y venir sans crainte d’y être arrêtés.
SUD Éducation Lorraine Nord dénonce l’inaction du principal du collège qui a laissé faire et n’a aucunement agi dans l’intérêt de cette enfant ni dans celui de ses camarades ou des personnels traumatisés par cette interpellation au sein même de l’établissement. Sa responsabilité première, en tant que fonctionnaire de la République, est de s’assurer que les droits fondamentaux des enfants tels que prévus dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, soient respectés.
Nous interpellons Madame Elisabeth BORNE, Ministre de l’Education Nationale, ainsi que le DASEN de la Moselle pour leur demander des explications et des garanties qu’une telle situation ne se reproduise plus.
SUD éducation Lorraine nord