APPEL INTERSYNDICAL AESH 54 ‑ÉCOLE INCLUSIVE GRÈVE DU 1ER FÉVRIER 2024 DES MOYENS POUR UNE ÉCOLE RÉELLEMENT INCLUSIVE !

Nos organisations syndicales CGT éduc'action 54, FSU 54 et SUD éducation Lorraine appellent les personnels de l’Education Nationale à la grève le 1er février 2024, et tout particulièrement les collègues AESH. Nos organisations s'opposent aux mesures rétrogrades annoncées sans concertation par Gabriel Attal dites "choc des savoirs", et s'opposent également à la manière dont le gouvernement méprise l'accueil des élèves en situation de handicap dans son acte II de l'école inclusive.

Les trop faibles moyens alloués à l'école inclusive ne permettent pas d'assumer un service public de qualité et un accueil digne auquel ont droit les élèves en situation de handicap. Nous le disons clairement : tou.te.s les élèves doivent avoir leur place à l'école quel que soit leur handicap ! Nos organisations syndicales se battent au quotidien pour obtenir les moyens qui permettent une réelle inclusion scolaire afin d'en finir avec l'exclusion des élèves en situation de handicap. De la même manière que nous luttons contre le sexisme et le racisme, nous luttons contre le validisme.

Le 28 décembre dernier, le Conseil constitutionnel a censuré, entre autres, l'article 53 instaurant des PAS (Pôle d’Appui à la Scolarité) en remplacement des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé). Si l’on peut se féliciter de cette décision, nous rappelons que nous sommes défavorables au maintien des PIAL qui sont des dispositifs de maltraitance des personnels et des élèves dont l'unique objectif est de pallier le manque de moyens mis en œuvre par l’Éducation nationale pour garantir la scolarisation des élèves en situation de handicap. Le bilan des PIAL est sans appel : l’accompagnement y est dégradé et toujours largement insuffisant, les personnels méprisés et précarisés à l’image même des AESH. Les parents des élèves en situation de handicap interpellent régulièrement le défenseur des droits pour faire respecter le nombre d'heures d'accompagnement notifiées par la MDPH.

Dans l'académie Nancy-Metz, les signaux sont au rouge pour les élèves en situation de handicap comme pour les personnels. Certain·es AESH accompagnent à présent une dizaine d’élèves au cours de la semaine. D’autres accompagnent simultanément plusieurs élèves avec des besoins totalement différents dans des classes surchargées. Les heures d’accompagnement des élèves en sont réduites à peau de chagrin. Cette évolution tend à devenir une norme ! Nos organisations syndicales s’y opposent fermement.

Certain·es AESH ont été placé·es en arrêt maladie en raison de leurs mauvaises conditions de travail, voire ont démissionné par manque de soutien, de formation et de sens à leur travail. Les quelques miettes de primes ou revalorisation salariale accordées à la rentrée 2023 masquent mal les statuts précaires et la paie de misère sans compter les temps partiels imposés pour un métier qui est assumé à 92% par des femmes.

C’est pourquoi nos organisations revendiquent :

  • Des moyens pour l’école inclusive avec le recrutement d’enseignant·es spécialisé·es et de personnels médico-sociaux
  • Un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH, des recrutements d’AESH et de moyens humains à hauteur des besoins
  • La reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation
  • La baisse du nombre d'élèves par classe et le recrutement massif de personnel
  • L'abandon des PIAL
  • L’abandon de l’acte II de l’Ecole inclusive (statut d’emploi d’ARE fusionnant les AESH et les AED, mise en place des pôles d’appui à la scolarité permettant à l’Education nationale de mettre la main sur les notifications MDPH) et l'ouverture de discussions avec les organisations syndicales sur la base des revendications des personnels.

Pour toutes ces raisons, les organisations FSU 54, CGT éduc’action 54 et SUD éducation Lorraine appellent à se mobiliser par des actions diversifiées dès maintenant et à préparer une journée de grève et de manifestations le 1er février pour gagner les moyens d’accueillir tou·tes les élèves à l’école qu’importe leur handicap, leur origine ou leurs difficultés scolaires.

SUD éducation Lorraine, CGT éduc'action 54, FSU 54

Le 17 janvier 2024